« La médecine semble bien avoir été la scène centrale sur laquelle s’est jouée la guerre de la science moderne contre les femmes. La médecine, telle que nous la connaissons s’est construite sur leur élimination physique : les chasses aux sorcières ont tout d’abord visé les guérisseuses ; à partir du XIIIe siècle, la profession médicale est interdite aux femmes ; ce sont tous des hommes discourant sur le corps féminin et s’affichant comme les vrais détenteurs du savoir gynécologique »
Dans son ouvrage Sorcières, Mona Chollet retrace l’histoire de la chasse aux sorcières dans l’Europe de la Renaissance et s’interroge sur l’héritage conceptuel et politique de cette chasse aux sorcières et son impact sur l’histoire psychique et physiologique des femmes.
Cette citation souligne que l’un des héritages de cette chasse aux sorcières est que le savoir médical moderne, et notamment le savoir médical sur le corps de la femme a été construit par les représentations physiologiques, symboliques et politiques que les hommes ont construits sur le corps de la femme.
C’est pourquoi nous considérons que l’évolution des recherches concernant la compréhension et l’accompagnement des femmes victimes de violences et l’implication des femmes dans ce processus est un véritable enjeu de santé publique.
En collaboration avec l’Université de Paris, l’association développe des recherches cliniques concernant l’impact des violences sur les systèmes physiologiques, l’image du corps et les phénomènes de dissociation corps / esprit.
En Janvier 2023, nous avons lancé́ un premier cycle de recherche-action à la Maison des Femmes de Paris : « Danse-Thérapie & Violences sexuelles » autour de la problématique suivante : En quoi un travail sur la structure du squelette du corps et la différenciation entre un espace interne et un espace externe du corps permet-il de modifier les représentations du « schéma corporel » chez les femmes victimes de violences sexuelles ?
Les résultats obtenus sont les suivants : La connexion au corps « biologique » a permis aux femmes de prendre conscience des conflits corps / esprit et de faire évoluer la problématique dissociative, d’accéder à une mémoire sensorielle non traumatique comme le sentiment de beauté́ et de bien-être ; ainsi que de faire évoluer la représentation de leur image du corps, souvent vécue comme monstrueuse.
Recherche-action sur l’impact des ateliers danse-thérapie / médiation avec les chevaux sur les phénomènes de dissociation corps / esprit et l’engagement des femmes au sein de leur relation affective et sociale.